Si ce Blog semble inactif, ce n’est que pour mieux préparer les prochains articles indispensables à l’histoire de l’art vivant. Lequel, comme le savent celles et ceux qui ne se laissent pas enivrer par les sirènes de l’académisme ambiant et régnant, n’a d’existence qu’en parvenant, à la force de l’effort solitaire, à concraire la sensibilité de l’esprit, et non à  l’abstraire spectaculairement. Aussi nous savons infiniment gré aux passants considérables de faire preuve de confiance et œuvre de patience.

Le papier, support naturel de la gravure (sur bois ou sur cuivre), mais également du dessin, de l’aquarelle, dite peinture à l’eau, de la peinture, dite peinture à l’huile, ce papier, ce beau papier semble être pour de trop nombreuses personnes la cause principale de leur mésestime. Cela en dépit de la beauté de l’œuvre, et même du prix qui rend celle-ci plus accessible qu’une peinture sur toile. Étrange a priori, et fort dommageable. Qui s’étend jusqu’à vouloir renfermer la gravure dans un livre, exclusivement, ce qui revient à la cantonner au rôle subalterne d’illustration. Même si, comme la musique de Schubert forme avec le poème un lied à part entière, gravure et texte peuvent constituer une œuvre insécable, il n’en reste pas moins évident qu’une gravure se suffit à elle-même. Une autre raison semble être à l’origine de cet injuste discrédit : le placement financier. Mais alors on quitte radicalement l’amour et la beauté, comme d’ailleurs font ceux qui n’acquièrent une chose ou l’autre qu’en regardant la signature. Comme si le renom était garant du génie ! Comme si l’on ignorait encore que le marketing du commerce fabrique du renom 7 jours sur 7 de la même manière que des croissants industriels !…

Nous n’avons encore jamais parlé ici d’une des activités majeures du peintre Guy Brémond, la gravure. Plus que le dessin, c’est chez lui une œuvre intime, comparable à la musique de chambre. Ses gravures sur bois (ou xylographie, ou taille d’épargne) sont du silence d’amour : on ne l’entend que parce qu’on le regarde dans les yeux. De la même manière, on ne pénètre l’une ou l’autre de ces gravures qu’en étant seul à seule.

Gabriel Vartore, l’artisan de toutes les initiatives, continue d’entreprendre. Cette volonté d’obtenir, pour un peintre qui se cache et s’efface plutôt que de se montrer en mettant en lumière une œuvre qui le mérite, une reconnaissance légitime et une connaissance intime de sa peinture, est si méritoire et digne d’attention qu’il nous paraît nécessaire d’en faire au moins état. Voilà qui est chose faite, sa discrétion et sa modestie dussent en souffrir…

Nous tenons ici à remercier toutes les personnes qui se sont rendues, nombreuses, à l’invitation qui leur avait été faite de venir s’offrir le plaisir de goûter à la beauté. Nous espérons qu’elles sont reparties en parfait état de réplétion, et dans le bonheur non moins parfait d’avoir pu converser avec les peintres, lesquels ont ainsi pu connaître le réconfort toujours appréciable, en constatant combien leurs œuvres ne sont pas crées en vain…

Monsieur et Madame Wibaux auront également le plaisir de recevoir toutes les personnes amoureuses d’authenticité lors de la soirée du Quartier Auguste Comte, le jeudi 7 octobre à partir de 17 heures.

23 rue Auguste Comte

69002   Lyon