Corps d’homme, corps de femme ; ce corps humain est vraiment la mesure de toutes choses. Mesure, précisément, et non démesure. Une mesure – et donc ce corps, cette femme, cet homme – qui nécessite une attention, un respect impérieux qui ne saurait souffrir, sauf alors à souffrir l’indignité, l’arrogance et le mépris, la difformité, laquelle est au demeurant considérée comme un affligeant handicap, une maladie, une injure. Si la caricature échappe à la règle de la mesure, c’est précisément parce qu’elle la respecte en dénonçant, en raillant ceux qui l’enfreignent. La beauté de ce corps qui n’est pas une idole appartient à tout le monde comme le Parthénon ou les pyramides. Nul ne peut le mutiler par goût, par caprice, par désinvolture ou convenance personnelle. Y succomber, c’est s’adonner au plaisir de tomber pieds et poings liés dans l’abîme de la vulgarité la plus sucrée. D’aucuns s’amusent, plaisantent, font de l’humour noir, blanc, rose ou bleu avec tout et n’importe quoi pourvu que cela remporte une quelconque adhésion. Le bon public existe. Ceux-là l’exploitent à ciel ouvert ou fermé. Mais cette troupe, ce club ou ce parti pris n’a sans doute d’autre corps que celui du délit. Ce déni de justice ne peut cependant empêcher la beauté d’exister, ni donc le corps de la femme et le corps de l’homme d’être la mesure de toutes choses.